Bruno Boudiguet
Massacre de masse n°2/70
SIMUSIGA
le génocide à l’arme de guerre
contre les Tutsi Rwandais
Massacre de masse n°2/70
L’AUTRE SYMBOLE DE L’INACTION INTERNATIONALE
« Tout le monde était mort. J’ai remarqué des impacts de balle partout, sur les murs et les plafonds... »
Lieu
Ndera est un endroit de la grande banlieue de Kigali, à l’est de l’aéroport, connu pour son hôpital neuro-psychiatrique, Caraes-Ndera. « Caraes » est l’acronyme latin de Caritatae Aegrorum Servi, qui signifie « s’occuper avec bonté des malades ».
Fondé en 1968, c’est le premier hôpital psychiatrique rwandais et est dirigé par la Congrégation des Frères de la Charité.
Date
17 avril 1994
Nombre de tués pendant l’attaque
20 000
Nombre de victimes reposant dans le mémorial
21000 (venant de l’hôpital, du petit séminaire et des environs)
Citation armes de guerre utilisées
Le Docteur Nason Munyandamutsa est un des rares psychiatres en activité au sortir du génocide. N’étant pas au Rwanda pendant le génocide, ce n’est qu’en rentrant qu’il découvre avec effroi ce qui reste de son lieu de travail, l’hôpital de Ndera :
« Tout le monde était mort. J’ai remarqué des impacts de balle partout, sur les murs et les plafonds... Mais sur les murs, pas jusqu’à une hauteur d’environ un mètre. J’ai appris par la suite que des tas de cadavres avaient protégé les murs. » (Le Temps, 2000)
Contexte
L’attentat contre l’avion du président Habyarimana, le 6 avril, au soir, a sonné le début de l’exécution du plan génocidaire anti-tutsi : les miliciens et les soldats quadrillent le pays, et leurs exactions font que les populations tutsi, ainsi que les opposants politiques hutu et leurs familles n’ont d’autre choix que de se rassembler dans divers lieux où, pensent-ils, ils pourront avoir la vie sauve ou du moins se protéger en restant tous ensemble.
Dans le secteur de Ndera, le moment est à la panique et les habitants menacés se réfugient en masse à l’hôpital psychiatrique. Le 11 avril va avoir lieu l’évacuation des 18 ressortissants occidentaux faisant partie du personnel de l’hôpital.
Déroulement
Un reportage d’Els de Temmerman, journaliste néerlandophone travaillant pour la RTBF ainsi que pour De Volkskrant, est décrit par Kagatama dans son blog :
« Lorsque l’officier en charge du commando belge de l’opération Silverback arrive, il est accueilli par un homme affolé, soulagé de voir enfin arriver du secours, qui lui dit qu’ils sont ’’cinq frères, une sœur blanche et deux autres personnes’’, il précise qu’un néerlandais rechigne à abandonner sa femme rwandaise et ses enfants, mais il oublie les malades et les réfugiés rwandais qu’il appelait encore ’’mes frères’’ lors des fêtes pascales de la semaine précédente.
Elles sont pourtant les seules personnes réellement en danger de mort ! L’officier se présente devant les réfugiés. Un homme dit qu’ils vont mourir si on ne les sort pas de là.
Une femme supplie, elle essaye de rester calme pour que ces militaires la comprennent. La plupart des rwandais ont les mains jointes, ils implorent les soldats de les protéger.
Les militaires belges embarquent les ressortissants étrangers, menaçant de leurs armes les réfugiés, dont de nombreux enfants, qui auraient eu l’idée de monter de force dans les camions mis à disposition des européens. »
Ce reportage est accessible sur la plateforme Youtube et est agrémenté d’images du Service de presse de l’armée belge montrant l’évacuation à l’aéroport.
Un réfugié, s’exprimant en français d’une voix calme et déterminée devant un béret rouge belge issu des éléments ESR ou 3L Para, venu évacuer les Occidentaux :
« Il y a des gens armés qui nous tirent dessus, depuis trois jours. Il y a déjà des cadavres là-dedans. Il y a énormément de blessés. »
Par la suite on entend la voix d’un militaire qui dit :
« Bon, maintenant, ça suffit, Ok ? »
Les réfugiés s’approchent et TOUS lèvent les bras. Une femme prend la parole :
« Nous dormons en dessous des lits des hommes fous. Ils nous lancent des grenades. »
On aperçoit une foule assez impressionnante. Certains malades psychiatriques au visage assommé par les neuroleptiques sont filmés en gros plan. Une autre homme implore les soldats belges de les sauver.
Jean-Pierre Martin, journaliste à RTL Belgique, était là et raconte, 20 ans plus tard :
« Dans les minutes qui ont suivi notre départ, les miliciens extrémistes épaulés par l’armée rwandaise ont commencé par assassiner les réfugiés tutsi comme hutu. »
Il a retrouvé quelques rares rescapés de l’enfer, et leur donne la parole. L’évacuation des Occidentaux a laissé à Grâce Issabyo un souvenir plus qu’amer :
« Je me souviens que les militaires belges ont emmené les prêtres blancs, et même un chien. Ils n’ont pas voulu nous prendre. Ils sont partis. »
Espérance Mukarwabya décrit le déclenchement du massacre :
« L’hôpital était encerclé par les miliciens Interahamwe. Dès que vous êtes partis, ils sont rentrés à l’intérieur et le massacre a commencé. »
Jacques Collet, journaliste photographe pour l’AP, accompagnait Jean-Pierre Martin :
« Venir ici, voir des gens vivants, voir des gens qui implorent qu’on les aide, que les militaires belges les aident, malgré qu’ils ne pouvaient rien faire pour eux, de savoir que nous étions à peine partis, de savoir qu’une demi-heure après ces gens étaient morts, je crois que c’est la chose la plus terrible qu’on puisse vivre, pour les journalistes, ou n’importe qui, mêmes pour les militaires. »
Si le gouvernement belge n’avait pas retiré ses soldats, il n’y aurait pas eu autant de morts ; Robert de Loecker, lieutenant-colonel et ancien Casque bleu :
« Nous autres, on voulait rester, c’est évident, ça ! Mais c’est notre gouvernement, avec le Premier ministre Claes, qui nous avait demander de rentrer en Belgique, au moment où on pouvait, peut-être, arrêter le génocide, ici. »
Les rescapés ne demandent rien, ils ont accepté de témoigner, pour ne pas tomber dans l’oubli, dit la voix-off du reportage.
En réalité, il semble que les miliciens, qui ont tout de suite voulu passer à l’attaque, aient eu du mal à pénétrer l’enceinte de l’hôpital, juste après le départ du convoi belge, car les réfugiés s’étaient barricadés à l’intérieur. Ajoutons à cela que la nature même de l’hôpital et sa dimension carcérale a dû aider à la protection des réfugiés... du moins pendant un temps.
Ce n’est que grâce à l’aide des militaires du camp Kanombe que les tueurs pourront pénétrer le 17 avril l’enceinte de l’établissement hospitalier, extraire les Hutu des lieux et commencer à tirer. Composés de plusieurs centaines de réfugiés le 11 avril (que l’on voit sur les images télé à l’entrée de l’hôpital, levant tous les bras), leur nombre se serait également accru jusqu’à atteindre environ 20 000 le 17 avril. Il est possible que les autorités aient attendus qu’un maximum de Tutsi soient enfin rassemblés pour sonner l’hallali.
Le témoin LN, interrogé par le Tribunal pénal international le 30 mars 2004 dans le cadre du procès ’’Militaires I’’ décrit un hôpital pris pour cible par l’armée régulière, à partir du camp miliraire Kanombe, situé à environ 4 km à vol d’oiseau :
« J’entendais des coups de feu, et il y avait même un mortier 120 qui tirait du camp [Kanombe] vers le centre Caraes de Ndera, et on voyait de la fumée et des maisons qui brûlaient. »
On ne saura pas si ces tirs étaient dirigés pendant la grande attaque ou bien s’il s’agissait de terroriser les habitants du quartier afin qu’ils se rassemblent au centre hospitalier. Ce témoin raconte avoir vu Stanislas Mbonampeka, un extrémiste haut placé, venir au camp, kalachnikov en bandoulière :
« lui-même disait que c’est lui qui travaillait dans le secteur de Ndera. Quand on disait ’’travailler’’, cela voulait dire… c’est un terme qui était utilisé pour signifier qu’il dirigeait les massacres. »
Valérie Bemeriki, la tristement célèbre journaliste à la radio extrémiste RTLM, interrogée par African Rights le 28 février 2007, parle également de Stanislas Mbonampeka en le décrivant comme un des architectes du massacre et donne une explication au fait que les malades psychiatriques aient été tués en même temps que les Tutsi :
« Mbonampeka a beaucoup utilisé la RTLM pour lui aider à exécuter son plan d’éliminer des Tutsi à Ndera, surtout ceux qui avaient pris refuge à l’hôpital, dit CARAES. Depuis le 6 avril, il nous demandait d’appeler les Hutu à se défendre contre les Tutsi, leur trompant que ces derniers collaboraient avec les Inkotanyi à les tuer. Afin que les Tutsi qui avaient pris refuge à CARAES ne s’échappent pas, Mbonampeka nous a demandé d’utiliser des fausses annonces en disant que Ndera étaient sous le contrôle du FPR inkotanyi. Les Tutsi sont restés tranquilles jusque le 18 avril quand une attaque bien armée en provenance de Kanombe est allée les éliminer sans non plus épargner ceux qui avaient des problèmes psychiques. C’est le message (...) confié par Mbonampeka qui a été à la base de l’élimination des fous, car ils nous disait de déclarer que les Inkotanyi s’étaient déguisés en fous pour pouvoir tuer les Hutu. »
Els de Temmerman, la journaliste du reportage de la RTBF, revint en septembre de la même année. Elle y trouve un établissement « dans un état lamentable (...) Je peux encore les voir devant moi. 500 patients et réfugiés tutsi. (…) Quelques heures après que l’ONU soit partie, les extrémistes hutu sont arrivés. Ils ont déshabillé les patients de l’hôpital. Ils les ont violés et torturés pendant dix jours, les tuant lentement, à coups de hache. »
Près de 500 personnes massacrées
au Petit Séminaire St Vincent
Lors de la XXe commémoration du génocide, la « flamme du souvenir », dans sa tournée du pays, passa par Ndera. Ce fut l’occasion de donner la parole à une rescapée de Ndera, qui n’était pas à l’hôpital mais dans un bâtiment non loin de là, le Petit Séminaire :
« Dans son témoignage, Joséphine Murebwayire, seule survivante du massacre du Petit séminaire de Ndera a raconté comment les Tutsi étaient pourchassés dans Ndera et se sont réfugiés au Petit séminaire. Les miliciens Interahamwe sont arrivés avec des fusils, machettes et grenades et ont commencé à tirer et massacrer les gens. ’’J’ai perdu conscience et quand je me suis réveillée, c’était comme dans un cauchemar. Tout le monde était mort, mon mari et mes six enfants étaient massacrés. J’étais la seule survivante [de ma famille]. J’ai utilisé le peu d’énergie qui me restait pour aller aux toilettes du séminaire et ai passé 21 jours là-bas. Le 1er mai 1994, le Front patriotique rwandais a atteint Ndera et m’a sauvée.’’ [1] »
L’ONG African Rights a également pu interviewer une autre rescapée, l’infirmière Jeanne Kanyana qui vivait à Ndera, au sud de Kigali, avec son mari et ses deux enfants :
« Nous sommes devenus nerveux quand nous avons entendu les nouvelles ce jeudi matin à la radio. À cause du couvre-feu, nous n’avions pas d’autre choix que de rester à la maison. À deux heures de l’après-midi, nous avons entendu le son d’armes à feu. Trois soldats ont attaqué un voisin. Ils n’ont pas réussi à le tuer. Il s’est arrangé pour s’échapper à l’hôpital psychiatrique Caraes avec sa femme et ses enfants. Nous avons eu peur et avons couru au petit séminaire. (…) Le samedi matin, à 10 heures, des soldats armés sont venus. Ils ont demandé à ce que les prêtres ouvrent les portes (…). Ils ont demandé les clefs des chambres. (…) le Père Ananias Rugasira refusa. Il fut tué par balle. Puis ils ont tiré sur le recteur, André Havugimana (…) Après ça les soldats ont commencé à tirer en l’air. Nous avons couru nous cacher dans les dortoirs. Puis les Interahamwe sont arrivés et les soldats sont partis. Ils ont ordonné aux réfugiés hutu de partir. Les Interahamwe regardaient les cartes d’identité de tout le monde. Il y avait une énorme foule de Hutu. »
Le courage des deux ecclésiastiques est confirmé par un autre témoignage recueilli le 21 mars 1995 par Pacifique Kabalisa pour le Centre pour la Prévention des Crimes contre l’Humanité [2] :
« Nous nous sommes réfugiés au Petit séminaire de Ndera le 7 avril 1994. Nous avons été accueillis par les prêtres de Ndera : Ananie Rugasira et André Havugimana. Ces prêtres se sont occupés de nous jusqu’à la mort de l’un d’entre eux, Ananie Rugasira, le 9 avril 1994. Depuis notre arrivée au Petit séminaire le 7 avril 1994, les Interahamwe n’ont cessé de venir nous attaquer. Mais Ananie leur interdisait d’entrer. Ananie a même désarmé des Hutu qui étaient venus avec des armes.
Au Petit séminaire, il y avait beaucoup de gens : des Hutu comme des Tutsi. Deux jours après notre arrivée, les Interahamwe sont venus nous attaquer. Cette attaque était dirigée par Stanislas Mbonampeka. Mbonampeka est venu bien avant les Interahamwe ; il avait un fusil. Par après, les Interahamwe sont aussi venus avec des fusils et des grenades. Quand ils sont arrivés, l’Abbé Ananie Rugasira n’a pas voulu leur ouvrir. Les Interahamwe ont fait sauter le portail. Quand Mbonampeka est arrivé, il nous a intimé l’ordre de rentrer chez nous à la maison. Nous avons refusé et il est reparti. Quelques temps après, les Interahamwe sont venus en masse. Nous nous sommes repliés dans les salles de classe. C’était vers 11 heures. Ils ont demandé à Ananie d’ouvrir. Il a à nouveau refusé. Les Interahamwe ont forcé le portail. Ils ont tiré sur lui. Il est mort sur-le-champ. C’était le 9 avril 1994. »
À noter
Quatre fosses communes ont été découvertes en 2018. 359 nouveau corps ont été déterrés et enterrés dignement en 2018 [3].
Le rapport de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine, aujourd’hui UA), publié en mai 2000, fustige l’attitude des Nations Unies, dans les paragraphes 15 et 16 de ses conclusions :
« À l’exception des meurtres délibérés de dix Casques Bleus belges, l’expérience a montré que quelques troupes des Nations Unies pouvaient, sans courir elles-mêmes de risques importants, assurer la défense de ceux qui étaient sous leur protection.
Cette ’force de présence’ ne devait pas être sous-estimée. Pourtant, lorsque la France envoya 500 soldats pour évacuer les ressortissants français et les membres de l’Akazu les 8 et 9 avril, les troupes des Nations Unies du général Dallaire reçurent immédiatement l’ordre - du Secrétariat à New York et sous de fortes pressions des pays occidentaux - de collaborer avec les Français pour évacuer les ressortissants étrangers au lieu de protéger les Rwandais menacés [4].
Ceci n’est rien d’autre qu’un usage hautement pervers des maigres ressources des Nations Unies. Il est certain que des expatriés innocents étaient menacés par une conflagration dans laquelle ils ne jouaient aucun rôle. Mais la même chose était vraie pour les Tutsi du Rwanda, définitivement abandonnés par les Casques Bleus.
10.16. Tout aussi étonnantes furent les directives reçues par Dallaire. Celles-ci semblent avoir attiré si peu d’attention qu’elles n’ont pas été signalées par le rapport de l’enquête Carlsson. Elle nous paraissent pourtant d’une importance capitale. ’Vous devez tout faire pour ne pas compromettre votre impartialité et ne pas agir au-delà de votre mandat’, disait le télégramme envoyé le 9 avril par Kofi Annan et Iqbal Riza, ’mais [vous] pouvez exercer votre pouvoir discrétionnaire si cela est essentiel pour l’évacuation des ressortissants étrangers. Ceci ne doit pas, et nous insistons sur ce point, s’étendre à la participation à des combats éventuels, sauf en cas de légitime défense [5].’
Cette approche sélective nous semble outrageuse. Dallaire n’a jamais reçu de consigne du genre pour assurer la protection de civils rwandais innocents. Il n’a jamais reçu de consigne explicite indiquant que les Casques Bleus devaient protéger les civils et, ce faisant, s’ils étaient attaqués, pouvaient se battre pour se défendre.
On ne lui a jamais dit ’d’exercer son pouvoir discrétionnaire [...] pour agir au-delà de son mandat’ lorsqu’il s’agissait des Rwandais. Au contraire, chaque fois qu’il a soulevé la question, il a reçu la consigne expresse qu’il ne devait sous aucun prétexte aller au-delà du mandat strictement délimité approuvé par le Conseil de sécurité. Comment ne pas en conclure qu’une valeur plus grande a été accordée aux vies des ressortissants expatriés qu’à celles des Africains ? »
Le montage visible sur Youtube se termine par quelques extraits de documents à propos de l’évacuation. Une des rares personnes occidentales à avoir refusé l’évacuation, l’humanitaire Marc Vaiter, gérait un orphelinat à Kigali. Un médecin militaire français accompagné d’une escorte vient à sa rencontre :
– Marc [Vaiter], il faut que nous partions. Nous sommes venus te chercher sur ordre de l’ambassade [de France]
– S’en aller ?
– Les militaires français sont arrivés pour rapatrier les ressortissants. Nous quittons Kigali. Allez, fais ta valise, nous t’attendons.
– Je ne peux pas m’en aller comme ça. OU alors il faut emmener les enfants [orphelins rwandais]
« Son souhait est cruel pour moi. Mais nous n’avons aucun moyen d’assurer cette évacuation. [pourtant l’orphelinat de Sainte Agathe, celui de la femme du président Habyarimana, a bien été évacué] Je marque un temps d’arrêt pour lui signifier que ce n’est pas possible. Il insiste pour que je revienne avec ces moyens qui manquent acutellement. J’essaie de trouver du réconfort, cherche à le convaincre de sauver sa peau. (…) »
– Non, je ne pars pas
Plus tard, J.M Milleliri, le médecin militaire, se trouve dans le convoi d’expatriés, escortés par les militaires français :
« Devant, trois ou quatre véhicules plus loin, un chien part en courant dans la prairie sur notre gauche. Je pense que l’un des membres de notre cortège a décidé d’abandonner là son animal domestique. Il n’en est rien, il lui a échappé. Et c’est en plongeant derrière lui qu’il le rattrape, lui fait réintégrer la voiture qu’il n’aurait jamais dû quitter avant que nous repartions. [6] »
Marc Vaiter s’en sortira, ainsi que la plupart des enfants qui étaient sous sa protection. Il racontera son histoire dans un ouvrage paru aux éditions Stock.
Quelques noms de rescapés
Grâce Issabyo, Espérance Mukarwabya, Évelyne, Jean-Marie, Christian, Delphine, Christelle, Antoine Ruvebana
Justice
Stanislas Mbonampeka, cité dans le témoignage ci-dessus, fut membre du gouvernement rwandais en exil (génocidaires) juste après la défaite de juillet 1994. Il réside aujourd’hui en France. http://www.newsofrwanda.com/featured1/32717/france-ignores-39-arrest-warrants-for-genocide-suspects/
Sources
Le reportage de Jean-Pierre Martin sur RTL Belgique (7 avril 2004) : https://www.dailymotion.com/video/x1mlgoz
Montage du reportage de la RTBF (11 avril 1994) : https://www.youtube.com/watch?v=vfjq1GJ9DAg https://vimeo.com/8458689
Le blog de kagatama : http://kagatama.blogspot.com/2008/08/cela-sest-pass-ndera-au-rwanda.html
Pour en savoir plus sur l’implication française : http://regardscroises.ivoire-blog.com/archive/2008/09/05/la-preuve-par-mille-de-l-implication-de-la-france-dans-le-ge1.html
Le rapport de l’OUA, « Le génocide qu’on aurait pu éviter », publié en 2000. (Voir les paragraphes 10.15 et 10.16) http://www.juldu.com/Resources/Rapport%20de%20l’OUA%20sur%20le%20Rwanda%20-%20Extraits.pdf
Sur le psychiatre Naason Munyandamutsa : http://www.rfi.fr/mfi/20140214-rwanda-genocide-suisse-naasson-munyandamutsa-psychiatrie
CPCH, Petit séminaire de Ndera : http://www.cpch.eu/Temoignage-J036.html
African Rights, Death, despair and defiance, 1994.
En savoir plus
[2] www.cpch.eu, témoignage J036
[3] http://en.umuseke.rw/ndera-the-359-newly-excavated-bodies-of-the-1994-genocide-victims-decently-buried.html
[4] Enquête indépendante des Nations Unies, décembre 1999
[5] Idem.
[6] Jean-Marie Milleliri, Un souvenir du Rwanda, pp. 82 et 85.