Ainsi, la justice ne pourra pas examiner l’abondante documentation que nous avions rassemblée sur l’action de ces neuf officiers supérieurs plaignants, comme sur celle de l’armée française tout au long de sa présence au Rwanda de 1990 à 1994, où ces militaires auront tenus des rôles proéminents.
De même, la 17ème chambre n’aura pas l’occasion d’entendre les quinze témoins que nous avions appelé à comparaître, parmi lesquels plusieurs rescapés du génocide. Si cette occasion de saisir la justice s’avérait définitivement perdue, nous tenons néanmoins à remercier vivement les associations et les individus qui se sont engagés à nos côtés pour préparer ce procès et pour réunir les fonds nécessaires au paiement des frais de procédure.
Il n’en reste pas moins que les plaignants – ainsi que les autres responsables politiques et militaires désignés dans le communiqué officiel du ministère de la Justice rwandais qu’ils incriminaient -, ont toujours à répondre de leur action au Rwanda qui a abouti au génocide d’un million de personnes, hommes, femmes et enfants.
Vingt ans, ça suffit !
La rédaction de La Nuit rwandaise présentera son témoignage et ses commentaires sur l’ensemble de cette procédure et la question de la responsabilité française dans le génocide des Tutsi de 1994, dans le cadre du Salon de La Nuit rwandaise qui se tiendra au Lavoir Moderne Parisien, 37, rue Léon, à Paris dimanche 21 et lundi 22 avril 2013.
Ce colloque sera l’occasion de présenter la septième livraison de notre revue annuelle consacrée à l’implication française dans le génocide des Tutsi.
Mais les deux jours de ce premier Salon de La Nuit rwandaise permettront de faire le point sur les nouveaux éléments apparus dans la période récente qui complètent la connaissance des responsabilités françaises.
De nombreux intervenants et débats aborderont la problématique du 20ème anniversaire de ce crime imprescriptible qui demande toujours vérité, justice et réparations.